Une nouvelle unité de recherche pour Pfizer
Mercredi 6 Octobre 2010
BIO FUTUR
BIG PHARMA
Une nouvelle unité de recherche pour Pfizer
Cerezyme, produit phare de Genzyme contre la maladie de Gaucher, va désormais avoir de la concurrence.
Mais cela reste un cas encore isolé : au rythme actuel d'autorisation de médicaments pour les maladies les plus rares, il faudrait 150 ans pour encourir ne serait-ce que la moitié. Les majors sont intéressés mais la rentabilité est encore en question.
Pfizer est le dernier major en date à se pencher sur les maladies rares, longtemps Ignorées parce qu'elles concernent trop peu de patients.
On connaît 6 000 à 8 000 maladies orphelines, trop rares pour attirer les pharmaciens : à
peine 10 % de ces maladies disposent d'un traitement spécifique. Pour les autres, il n'y a souvent pas ou peu de recours. La situation stagne : peu de patients, peu de R&D, peu de médicaments.
Or ce sont 25 millions d'Américains et 30 millions d'Européens qui seraient concernés. Le marché est donc bien réel, même si la définition d'une maladie rare est parfois. -. élastique.
Depuis 1983, il existe outre-Atlantique une loi encourageant la pharmacie à s'attaquer aux maladies orphelines avec des aides substantielles au niveau des essais cliniques et une promesse de monopole commercial de sept ans (OrpbimBrug Act). L'Australie, le Japon et l'UE ont des programmes similaires mais, en dépit d'une augmentation du nombre de produits commercialisés, l'efficacité des mesures est encore controversée.
C'est dans ce contexte que Pfizer se lance aujourd'hui sur le marché, emboîtant le pas à GSK qui a fait une annonce similaire en février. On comprend ainsi mieux pourquoi il a acquis, en décembre 2009, les droits d'un traitement pour la maladie de Gaucher auprès de la biotech israélienne Protalix.
Ce qui soulève du reste un point épineux : avec des géants comme GSK, Novartis et Pfizer sur des marchés si pointus, que va-t-il advenir dès entreprises de biotechnologie comme Genzyme dont le médicament vedette, Cerezyme, traite justement la maladie de Gaucher, jusque-là délaissée par les majors ?
Philippe DEROIN
Date : 01.09.2010
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