Septembre 2010 - Palmarès des hôpitaux
Mercredi 22 septembre 2010, l'Express et le Point publiaient simultanément un palmarès. Celui de l'Express était consacré aux meilleurs hôpitaux et cliniques traitant 14 cancers et celui du Point aux meilleurs hôpitaux dans 58 spécialités. Un téléscopage qui a dérouté plus d'un lecteur et mis à mal la stratégie marketing des titres.
Pour élaborer leurs tableaux, l'Express et le Point s'appuient tous deux sur le PMSI 2008. L'Express a enrichi les statistiques par une enquête portant sur les progrès réalisés en matière de dépistage, d'annonce du diagnostic, d'information, de lutte contre la douleur, de traitement, de confort, de soutien relationnel, d'organisation de la sortie, d'accompagnement et de suivi. Les réponses ont permis d'illustrer les éditions régionales par de nombreux reportages de terrain.
Les tableaux publiés montrent la domination des grands établissements publics type CHU pour les cancers du poumon, du foie, du pancréas, de l'estomac ou de la peau. Ainsi, le CHU de Bordeaux est classé 7 fois premiers. Quant aux centres de lutte contre le cancer ont aussi leurs domaines d'excellence : les cancers du sein, du col de l'utérus, de la thyroïde ou du système ORL.
Exemples
Cancers broncho-pulmonaires au 1er rang on retrouve le CHU de Bordeaux, puis l'hôpital européen Georges Pompidou (AP-HP), l'hôpital Pierre-Benite (CHU de Lyon), Hôpital Tenon (AP-HP), le CHU de Clermont-Ferrand...
Cancers de l'estomac : en tête l'Hôpital Saint-Louis (AP-HP), viennent ensuite le CHU de Strasbourg, le Centre P.-Lamaque Montpellier, l'Hôpital Chenevier-Mondor (AP-HP), le CHU de Bordeaux, le CHRU de Lille.
Le palmarès du Point
Pour établir son 14ème classement des meilleurs hôpitaux dans 58 spécialités, le Point a aussi adressé un questionnaire à 800 établissements portant sur l'évaluation de la mortalité chirurgicale, les effectifs médicaux et paramédicaux, la maîtrise de techniques de pointe, la participation à des réseaux labélisés...
Au tableau d'honneur du Point
Tout en haut : le centre hospitalier universitaire de Toulouse, le CHRU de Lille se trouve sur la deuxième marche puis viennent Bordeaux, Nantes, Tours, Rennes, Nancy, Clermont-Ferrand, Rouen, Nice et Grenoble. Le premier établissement de l'AP-HP est Cochin. Il arrive en 14ème position. A ce sujet, les auteurs déplorent l'absence de réponse à leur questionnaire de la part de la direction générale de l'AP-HP.
Dans ce dossier, l'AP-HP est qualifiée de «Grand corps malade», les dysfonctionnements de l'institution sont passés au scalpel de ses médecins qui dénoncent pêle mêle les décisions péremptoires et l'opacité de l'administration, son silence face aux besoins de développement et de modernisation des services, la sape des économies au quotidien, le retard pris sur les restructurations nécessaires... Certains praticiens reconnaissent cependant que les collusions médico-politiques sont à l'origine de nombreuses erreurs et inerties de même que les rancoeurs et règlements de comptes entre médecins. Et les journalistes de s'interroger « L'équipe qui doit maintenant opérer cette grande malade la sauvera-t-elle ? » .
Parmi les nouveautés de l'édition 2010, le classement des trauma centres - les centres de traumatologie pour polytraumatisés graves. Le Point annonce aussi la labellisation par l'Inca d'une vingtaine centres de référence pour le traitement des cancers osseux.
A la Une aussi de l'actualité de septembre
La nomination de Mireille Faugère, ex SNCF - à la tête de l'AP-HP ; information largement reprise par tous les titres dont le Figaro et Challenges du 23 septembre. Dans le Monde du 24 septembre, les journalistes François Bostnavaron et Latetitia Clavreul insistent sur «le profil service public tendance marketing» de la nouvelle directrice générale.
L'intérêt pour l'e-santé et la télémédecine
Ainsi dans son article "E-santé et coaching", La Tribune du 16 septembre annonce qu'en 2015, une majorité de visites, de traitements et suivis médicaux seront effectués à distance, soit depuis le domicile des malades, soit depuis un hôpital grâce à l'interconnexion de spécialistes via le réseau internet à haut débit. Plus nuancée, Catherine Ducruet remarque dans les Echos du 30 septembre que si « la télécardiologie existe en France depuis dix ans, seuls 10 000 à 15 000 des quelque 400 000 porteurs de stimulateur cardiaque bénéficient d'un tel suivi ». Prudence, scepticisme, crainte de voir les patients suivis directement par les centres d'implantation du pacemaker, peur de l'esclavage, organisations et tarifications inadaptées... Autant de facteurs qui freinent l'essor de cette innovation analyse la journaliste.
La montée au créneau des médecins
Pour dénoncer les pesticides. « Nous sommes en guerre ! » s'insurge le Pr Charles Sultan dans les colonnes du JDD du 19 septembre. Interviewé par Alexandre Duyck, ce professeur en endocrinologie pédiatrique du CHU de Montpellier et chef du service d'hormonologie dénonce les séquelles des pesticides sur l'organisme et le poids du lobby phytosanitaire en France
Le Pr Israël Nisand, gynécologue obstétricien au CHU de Strasbourg est aussi en colère. Dans le Monde du 30 septembre, il s'étonne que la pilule contraceptive ne soit pas anonyme et gratuite comme le sont déjà l'IVG et la pilule du lendemain. Sandrine Blanchard reprend dans l'article le nombre inquiétant des 15 000 IVG pratiquées sur les moins de 18 ans et note que le Pr Nisand propose d'étendre le dispositif info-Ado lancé en Alsace : « un réseau de généralistes et de pharmaciens qui permet aux jeunes-filles de bénéficier d'un contraceptif de manière anonyme et gratuite » Sa modélisation dépend seulement de la volonté politique.