Des chercheurs lyonnais étudient l'action de l'ocytocine sur les autistes de haut niveau.
19 novembre 2010 LYON - Des chercheurs lyonnais ont présenté jeudi leurs travaux menés sur l'action de l'ocytocine chez les autistes de haut niveau, lors du congrès français de psychiatrie organisé jusqu'à samedi à Lyon.
Elissar Andari de l'institut des sciences cognitives à Bron (Rhône) a présenté les résultats d'une étude analysant l'effet de l'ocytocine, qui est une hormone impliquée dans l'accouchement et la lactation mais aussi dans les émotions, chez des autistes de haut niveau (syndrome d'Asperger).
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Dans cette étude, publiée en partie en février dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), les patients sous ocytocine ont connu une amélioration de leur comportement social, en présentant plus de sentiments de confiance et de préférence qu'avec un placebo et en ayant un degré d'attention plus élevé aux stimuli faciaux et aux visages.
"Nous cherchons maintenant à savoir quelle est l'action de l'ocytocine au niveau du cerveau pour expliquer l'amélioration du comportement social", a déclaré Elissar Andari, qui a précisé que son équipe utilisait pour cela l'imagerie par résonance magnétique (IRM) fonctionnelle.
Les chercheurs veulent notamment savoir si cette hormone agit en diminuant la peur et l'anxiété des autistes ou si elle agit en renforçant leur circuit de la récompense. Ils vont également étudier l'interaction de l'ocytocine avec d'autres molécules, comme la dopamine, pour analyser le trouble du lien social observé chez ces patients.
"Nous voulons aussi étudier l'effet de l'ocytocine chez les enfants autistes pour voir si l'on peut agir plus précocement" sur les troubles, a indiqué Elissar Andari, qui a précisé que les inclusions n'avaient pas encore commencé.
Nicolas Georgieff, qui travaille aussi sur l'autisme à l'institut des sciences cognitives, a souligné que l'ocytocine restait pour l'instant une piste de recherche et non pas une thérapeutique. Une des limites de ce produit est notamment la faible durée d'action.
Aucun effet secondaire en revanche n'a été répertorié.