IHU nantais : un acteur majeur en Europe pour la production de vecteurs en thérapie génique et leurs applications thérapeutiques
Nantes, France - le 27 janvier 2011 – Le projet d’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) « Centre Européen des Sciences de la Transplantation et de l’Immunothérapie » (TSI-IHU) s’appuie désormais sur de nouvelles capacités en bioproduction. L’ABG (Atlantic Bio GMP) a inauguré le 15 novembre dernier ses 1 300 m² de locaux dédiés à la production de vecteurs de transfert de gènes pour les essais cliniques de phase I et II, à Saint-Herblain, près de Nantes. Ce site – un des premiers du genre en Europe - contribue à l’ambition de la recherche du TSI-IHU, qui compte générer des premières mondiales concernant de nouveaux traitements du rejet ou d’approche de la tolérance immune (anti CD28) ou d’utilisation de cellules souches ou embryonnaires ou gènes thérapeutiques (thérapie génique) pour le traitement de maladies génétiques ou l’immuno-intervention.
Grâce à la mobilisation de tous - l’Etablissement Français du Sang (EFS), Nantes Métropole, le Conseil régional de Pays de la Loire, le Conseil général de Loire Atlantique et le FEDER (Union européenne) - ce nouveau site de production a pu être construit avec un budget de 5.2 millions d’euros sur des terrains appartenant au CHU de Nantes. Les frais de fonctionnement d’ABG seront, quant à eux, assurés à hauteur de 1.5 million d’euros par an par l’EFS, l’Association Française contre les Myopathies (AFM), l’Inserm et le CHU de Nantes, ces quatre partenaires étant à l’initiative de la création de l’ABG début 2009.
« Cette plateforme renforce la légitimité du projet d’IHU dans les biothérapies car elle s’intègre dans un ensemble cohérent du développement préclinique et clinique de la thérapie génique et va permettre encore plus de compétitivité pour plusieurs groupes de renommée mondiale dans ce domaine tels que ceux du Dr Philippe MOULLIER, directeur de l’unité de thérapie génique de Nantes (Inserm 649) et directeur scientifique de Généthon à Evry, du Dr Nicolas FERRY, directeur INSERM EE0502, du Dr Yan CHEREL, en charge d’une UMR Développement et pathologie du tissu musculaire (INRA-ENVN) ou du Dr Ignacio ANEGON, directeur Inserm 643», a souligné le Pr. Jean-Paul Soulillou, qui pilote le projet d’IHU de Nantes. « Au sein de l’IHU se retrouveront la recherche sur les vecteurs viraux, leur évaluation dans des modèles de maladies humaines chez des animaux de grande taille, la production des vecteurs viraux à usage clinique, le Centre d’Investigation Clinique du CHU. Ce maillage de compétences avec des équipes d’excellence est une opportunité unique pour le développement des biothérapies. »
Utilisant des technologies de pointe, dans un environnement extrêmement contrôlé, l’ABG fabrique tous les produits selon les normes de qualité et de sécurité en vigueur pour une administration chez l’homme. La plateforme a la capacité de produire des vecteurs viraux dérivés des virus adéno-associés (AAV) de sérotypes 4, 5 et 8 et de l’adénovirus. Ces vecteurs sont modifiés et servent à transporter au sein des cellules du malade un « gène-médicament », afin de restaurer un fonctionnement normal des cellules. Les projets ne manquent pas, en voici un exemple :
La production de vecteurs AAV4 pour l’UMR 649 (Dr Fabienne Rolling et Dr Ph. MOULLIER), pour introduire un gène corrigé de la protéine RPE65 chez des malades porteurs de l’anomalie génétique de l’amaurose Congénitale de Leber, pour prévenir la cécité, inéluctable en l’absence de traitement.
« L’ABG est une des premières plateformes de production de vecteurs viraux de transfert de gènes avec un statut public en Europe », a indiqué le Dr Philippe Moullier, directeur scientifique de Généthon, directeur de l’unité Inserm 649 (une des composantes de l’IHU) et responsable scientifique des projets de thérapie génique d’Atlantic BIO GMP. « Un vrai besoin existe pour avancer dans les biothérapies et c’est un atout unique pour faire du futur IHU Nantais un centre technique d’excellence en ingénierie génique ».
L’AFM est présente à Nantes auprès des laboratoires de recherche et des plateformes de thérapie génique et cellulaire depuis 1996. Au total, elle y a investi plus de 20 millions d’euros en 15 ans. Forte de cet engagement de longue date auprès des équipes nantaises et souhaitant accélérer le développement des biothérapies, l’AFM est partenaire fondateur du projet d’IHU nantais, avec un siège au conseil d’administration et envisage la création, avec ses partenaires locaux, d’un institut des biothérapies nantais.
Dans la même mouvance de cette concentration de moyens dans le domaine de la transplantation de gènes et de cellules sur le site du possible IHU Nantais, le laboratoire LFB réfléchit à l’implantation à moyen terme d’un laboratoire de production sur le même site.
A propos de la thérapie génique
La thérapie génique a pour objectif d’introduire dans les cellules du malade un ou plusieurs gènes qui remplaceront les gènes défaillants. L'introduction du "gène-médicament" à l'intérieur de la cellule cible requiert un « vecteur » qui constitue un élément clé du succès de la thérapie génique. Son rôle est décisif car il permet de transférer le gène dans un nombre suffisant de cellules cibles, de le transporter dans le noyau de la cellule, et de permettre l'expression du gène et la production de protéines sur une période suffisante pour obtenir un effet thérapeutique. Dans le cas d’une thérapie génique, le virus utilisé est modifié afin de transférer le matériel génétique souhaité dans les cellules du patient sans entraîner chez celui-ci des réactions pathologiques et immunitaires non désirées.
A propos du projet IHU de Nantes
Dans le cadre des appels d’offre du Grand Emprunt, le CHU et l’Université de Nantes, avec le soutien de Nantes Métropole et de la Région des Pays de la Loire, proposent la création d’un IHU (Institut Hospitalo-Universitaire) provisoirement intitulé : « European Center for Transplantation Sciences and Immunotherapy ». Le projet translationnel «Centre Européen des Sciences de la Transplantation et d’Immunothérapie », centré sur le malade, est axé sur le traitement de maladies gravissimes par la transplantation d’organes, de cellules et de gènes, ouvrant de nouvelles frontières en médecine régénérative avec une interface unificatrice majeure : l’immunologie. Avec la première activité cumulée européenne en greffes de reins et un leadership en greffes de pancréas, de cellules souches hématopoïétiques, ainsi qu’un ambitieux programme de thérapie cellulaire et génique (partenariat AFM), le projet, piloté par le Pr. Jean-Paul Soulillou, regroupe des départements cliniques, cinq Unités Inserm/INRA/Université et une Ecole Nationale Vétérinaire. Il fédère plus de 1 000 personnes. Pour la première fois en Europe, ce projet réunit des groupes travaillant dans le domaine des greffes d’organes et des cellules souches hématopoïétiques mais aussi sur les nouvelles frontières : cellules souches ou xénogéniques ou gènes thérapeutiques. Sur la base des performances récentes des équipes IHU, le projet prévoit la création de nouvelles entreprises et de 800 emplois hautement qualifiés à 10 ans. Des partenariats industriels clés sont développés avec des biotech (9 créées dans le périmètre IHU) et des groupes pharmaceutiques parmi lesquels le groupe Grimaud, LFB, Roche et Novartis.
Contacts presse
ALIZE RP
Caroline Carmagnol
caroline@alizerp.com
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laurence@alizerp.com
Anne-Sophie Cosquéric
Anne-sophie@alizerp.com
CHU de Nantes
Sandrine Delage
Sandrine.DELAGE@chu-nantes.fr
Atlanpole Biotherapies
Emilie Ménoury
menoury@atlanpole.fr