Sida : Un traitement précoce protège les partenaires
Selon une nouvelle étude américaine, la prise d’antirétroviraux permet de réduire de 96% le risque de contamination chez les couples où l’une des deux personnes est séropositive.
Une nouvelle stratégie pour le prévention
Les traitements antirétroviraux pourraient devenir l’un des principaux moyens de prévention afin de limiter les contaminations par le VIH, virus responsable du Sida.
Une étude portant sur près de 1800 couples dont l’un des partenaires est séropositif et pas l’autre a permis de démontrer que la prise de ces médicaments permettaient de diminuer de 96% le risque d’infecter le partenaire séronégatif.
Les antirétroviraux font en effet chuter la charge virale (la quantité de virus dans l’organisme) à des valeurs proches de zéro. En théorie, sans virus circulants, le risque de transmission est fortement réduit. Mais les médecins n’avaient pas encore obtenu la preuve clinique de ce postulat.
C’est désormais chose faite suite au suivi durant dix-huit mois de ces 1800 couples. Sur l‘échantillon (la moitié des couples) qui recevait des trithérapies, un seul partenaire a été contaminé contre 27 dans l’autre groupe.
Des résultats inattendus
L’étude, réalisée pour le compte des Instituts nationaux de santé des États-Unis « change considérablement la donne et assurera l’avancement de la révolution de la prévention. Elle place le traitement anti-VIH au rang des nouvelles options de prévention prioritaires », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA).
En effet les essais ont été conduits sur des personnes séropositives dont le taux de CD4 (des cellules de l’immunité marqueur de l’évolution de la maladie) se situe entre 350 et 550. C’est-à-dire des personnes qui normalement ne devraient pas encore débuté le traitement par antirétroviraux selon les dernières directives de l’OMS.
Vers un nouveau consensus
Ces résultats qui arrivent plus tôt que prévu, l’étude a été stoppée 3-4 ans avant les délais impartis tant la réduction de la transmission du VIH par voie sexuelle a été importante, vont certainement obliger les autorités sanitaires à établir de nouveaux consensus.
Le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS, a d’ailleurs immédiatement annoncé que « les résultats produits par l’essai vont renforcer et étayer les nouvelles orientations que l’OMS publiera en juillet pour aider les personnes vivant avec le VIH à protéger leur partenaire. »
Les couples dont l’un des partenaires est séropositif devraient alors consulter un médecin afin de discuter de la meilleure stratégie de protection du conjoint séronégatif. En sachant toutefois que le traitement antirétroviral n’est pas anodin. Il peut être plus ou moins bien supporté selon les gens, il convient donc de peser bénéfices et risques individuels avant d’y recourir.