Rejet de greffe : un mécanisme élucidé

Mercredi 18 Mai 2011

Rejet de greffe : un mécanisme élucidé

 Un mécanisme expliquant en grande partie le rejet de greffe a été démontré en direct et in vivo par des chercheurs français, grâce à des vidéos en 3D réalisées à l’échelle de la cellule.

Les patients qui reçoivent une greffe –de rein, de foie, de main etc..- doivent prendre des traitements à vie pour éviter que le greffon soit rejeté par leur organisme. Un organe ou un membre issu d’un donneur est en effet considéré par le système immunitaire comme un intrus. Il faut donc réduire la réponse immunitaire pour qu’elle ne fourbisse pas ses armes contre le greffon, au prix d’une moindre défense générale de l’organisme du greffé.

Pour mieux comprendre les mécanismes du rejet de greffe, et améliorer à terme la prise en charge de ce risque, des chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Inserm, à Paris, ont filmé cette réaction naturelle de défense de l’organisme. A partir d’un modèle animal (une greffe de peau au niveau de l’oreille d’une souris), Philippe Bousso, Susanna Celli et Matthew Albert ont obtenu un film en 3D du mécanisme de rejet de la greffe.

Grâce à la microscopie à fluorescence à deux photons, qui tire profit de l’absorption de la lumière par les cellules pour les visualiser, ces chercheurs ont observé en direct le ballet des cellules dans les tissus.

Ils ont ainsi pu prouver l’existence d’un mécanisme important impliqué dans le rejet de greffe. Au niveau du greffon, des signaux d’alerte sont envoyés et déclenchent une réponse inflammatoire, comme en cas d’infection. A ce moment-là, certaines cellules du receveur sont capables de retourner vers les ganglions lymphatiques où elles apportent aux lymphocytes une information clef sur la nature de l’intrus (un antigène). Les lymphocytes, ‘soldats’ du système immunitaire, peuvent alors agir de façon ciblée contre le greffon. Les cellules faisant de constants allers-et-retours, les lymphocytes sont activés en permanence.

Les cellules du greffon (autrement dit celles du donneur) ne sont donc pas les seules à pouvoir déclencher l’attaque ciblée des lymphocytes. Leur durée de vie est d’ailleurs assez réduite au sein de l’organisme du greffé, puisqu’elles sont rapidement détruites. Le relais effectué par des cellules du receveur explique que le rejet de greffe puisse se manifester des mois après l’opération.
 

Bousso et ses collègues espèrent que ces travaux, publiés cette semaine dans la revue Nature Medicine, permettront de concevoir des traitements anti-rejets bloquant ces allers-et-retours vers les nœuds lymphatiques.






Source Science et Avenir

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