Il e lève malgré une moelle épinière sectionnée
Des centaines de séances d'entrainement
Les chercheurs l'ont d'abord soumis à 170 séances d'entraînement locomoteur pendant 26 mois, avec des poids, des essais de marche ou de montée des marches, sans amélioration de la contraction des muscles. Il restait incapable de tenir debout ou de marcher.
Ils lui ont ensuite implanté dans le bas du dos une unité portable d'électrostimulation. Il a été soumis à une stimulation électrique péridurale directe et continue du bas de sa moelle épinière, sur toute la longueur des vertèbres lombaires, durant de nombreuses séances pouvant durer de 40 à 120 minutes. Une telle stimulation a pour but de moduler les nerfs de la moelle épinière afin qu’ils soient placés dans un état physiologique propre à engendrer des mouvements sans intervention du cerveau.
Une technique jamais testée sur un être humain
Des essais similaires ont déjà été menés, avec succès, sur des rongeurs et des chats modèles animaux utilisés pour mimer les lésions de la moelle épinière. Après 80 séances, étalées sur plus de 7 mois, Rob Summers a été en mesure de se tenir debout et de soutenir son propre poids pendant plusieurs minutes et, avec de l'aide, de faire quelques pas sur un tapis automatique. Allongé dans son lit, il a également été en mesure de bouger ses orteils, ses pieds et jambes sur commande.
Pour les chercheurs, « il s'agit d'une percée ouvrant une énorme opportunité pour améliorer le fonctionnement quotidien des personnes handicapées ». A noter, tout de même, que Rob étant jusqu’à présent le seul être humain à avoir testé ces techniques, il est bien trop tôt pour généraliser les résultats obtenus avec lui. De nombreux autres essais cliniques devront être conduits avant d’avoir la certitude de l’efficacité de cette technique et surtout de pouvoir définir « les patients types » aptes à recevoir ce programme de rééducation.
Les médecins pensent que l’électrostimulation de la moelle épinière a pu réactiver des circuits neuronaux autrefois silencieux et épargnés par la lésion primaire ou promouvoir une certaine plasticité des nerfs. Les neurones ainsi stimulés perçoivent les stimuli déclenchés par les jambes et enclenchent des mouvements de marche automatique sans contrôle cérébral. Selon eux, des médicaments (déjà testés sur des animaux) pourraient même parfaire et compléter les résultats obtenus par l’électrostimulation.
Source Joël Ignasse - Sciences et Avenir.fr