Des cellules "réveillées" pour réparer le muscle cardiaque

Samedi 18 Juin 2011

Des cellules "réveillées" pour réparer le muscle cardiaque

Une protéine permet de mobiliser des cellules du cœur pour réparer des lésions après un infarctus, montre une nouvelle étude menée sur des souris. Une voie prometteuse.

Une nouvelle étude publiée aujourd’hui par la revue Nature suggère que le cœur peut être poussé à se réparer lui-même après un accident. Certaines cellules présentes dans le tissu qui entoure le cœur, l’épicarde, peuvent en effet être réveillées et retrouver les capacités réparatrices des cellules souches cardiaques, expliquent Paul Riley (University College London, GB) et ses collègues.

Ces chercheurs ont testé sur des souris le potentiel d’une protéine, la thymosine bêta-4 (TB4), sur des rongeurs adultes. Ils ont d’abord injecté cette protéine quotidiennement à un groupe de souris pendant une semaine. Ensuite ils ont provoqué l’équivalent d’un infarctus chez les rongeurs et observé l’évolution de la situation. Chez les souris traitées avec la TB4, des cellules de l’épicarde ont migré vers l’intérieur, vers la zone endommagée du myocarde. Ces cellules progénitrices ont changé de forme et de taille, précisent les chercheurs, et se sont intégrées au myocarde.

Contrairement à d’autres tissus de l’organisme, le cœur ne se répare pas lui-même après une blessure. Certains scientifiques misent sur la
thérapie cellulaire pour réparer les cœurs endommagés par un infarctus, afin d’induire une production de cellules du muscle cardiaque (cardiomyocytes). L’utilisation de la thymosine bêta-4 est une alternative très prometteuse. Chez les souris elle a permis de réduire les dégâts provoqués par l’accident cardiaque, rapportent Riley et ses collègues. Cependant davantage de cellules devraient être recrutées pour obtenir une meilleure réparation.

Cette expérience s’appuie sur de
précédents travaux qui avaient montré que la TB4 jouait un rôle essentiel dans la migration des cellules dans le cœur au stade embryonnaire et que son effet persistait à l’âge adulte, réduisant la mortalité des cellules dans le cœur des rongeurs après un infarctus (cf Deepak Srivastava et alii, Nature, 25/11/2004). L’équipe de Riley avait également montré que la TB4 stimulait la formation de vaisseaux sanguins dans le cœur, améliorant sa récupération après un accident.

Ces nouveaux résultats confirment l’intérêt de la thymosine pour traiter les accidents cardiaques et prévenir l’insuffisance cardiaque dont souffrent de nombreux patients. L’équipe de Deepak Srivastava (Gladstone Institute, Californie, E-U) prévoit de mener des tests sur des humains en injectant la TB4 dans les heures qui suivent l’accident cardiaque. A suivre.

Source Cécile Dumas Sciences et Avenir.fr 09/06/11

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