Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) : le coup de colère des associations de mal
Dimanche 11 Décembre 2011
Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) : le coup de colère des associations de malades !
Réunis ce jour au Sénat pour les 4èmes rencontres de l’Association BPCO autour du thème de « la nouvelle organisation des soins : une opportunité pour le patient BPCO », les représentants des malades ont fait part de leur attente et de leur étonnement face à la position de l’assurance-maladie qui persiste à refuser de prendre en charge les actes de réentrainement à l’exercice en ambulatoire qui permettent aux malades de s’engager dans un parcours de réhabilitation respiratoire.
« Les malades chroniques, et notamment les malades atteints de BPCO, espèrent de nouvelles réponses, par des prises en charges plus adaptées à ces trajectoires longues, complexes », a expliqué le Dr Yves Grillet, président de l’Association BPCO. « Il faudrait sur le plan du traitement général réservé à la BPCO en France, changer de paradigme. Car l’un des éléments clés du traitement de la BPCO est la réhabilitation respiratoire dont le bénéfice, mis en avant dès 2007 par la Haute Autorité de Santé, est indiscutable dans la prise en charge de la maladie. Il faut désormais aller plus loin pour aider le plus grand nombre de malades à accéder à un traitement non seulement efficace en termes d’amélioration des symptômes mais aussi afin de réduire les coûts de la maladie. A l’heure où la médecine entre dans une nouvelle ère de modernité avec la télémédecine, les centres d’appels, l’éducation thérapeutiques, il serait étonnant que les malades ne puissent pas bénéficier de traitements reconnus, efficaces et bénéfiques à leur qualité de vie ».
« Les malades BPCO sont aujourd’hui en colère », a précisé de son côté Alain Murez, malade BPCO et président de la FFAAIR, qui rassemble 43 associations régionales de malades insuffisants respiratoires. « Ils sont en colère face à l’incurie de certaines structures administratives qui refusent de souscrire aux réponses efficaces que les médecins peuvent donner aux malades BPCO. Car que fait-on réellement pour les malades BPCO ? Il est clairement dit et écrit par la Société de pneumologie de langue française (SPLF) comme par les autres sociétés savantes de pneumologie qu’un des éléments clés de leur traitement est le maintien ou la reprise d’une activité physique, Or, la France ne compte à ce jour qu'une trentaine de centres de réhabilitation respiratoire dignes de ce nom sur la centaine recensée et accessibles à moins de 30 000 malades chaque année. Un constat d’autant plus inquiétant face à une population « à bout de souffle » en constante augmentation, avec près de 700 000 malades atteints de BPCO sévère. « En continuant de refuser à ce jour la cotation de certains actes essentiels de réhabilitation en ambulatoire, l’assurance-maladie prive ainsi les malades d’une prise en charge efficace, dès leur sortie de centre. Une prise charge qui pourrait pourtant lui permettre d’économiser des sommes considérables », a ajouté le président de la FFAAIR.
La BPCO représente pour l’assurance maladie un coût annuel de l’ordre de 1,3 milliard d’euros, a commenté de son côté Madame Catherine Bismuth, Directrice des assurés à la CNAMTS, en soulignant que les malades BPCO vont prochainement bénéficier d’un programme d’accompagnement spécifique et ce qui a été réalisé depuis 2008 pour les diabétiques à travers l’expérimentation SOPHIA profitera dans l’avenir aux patients BPCO. La directrice a également précisé que l’assurance maladie ne remboursait pas tous les soins et actes et qu’il fallait « continuer à travailler pour faire inscrire des actes qui ont fait la preuve de leur efficience, de leur valeur ajoutée et qui de ce fait peuvent bénéficier à un maximum de patients ». Le Professeur Bruno Housset, président de la Fédération Française de Pneumologie s’est dit « choqué que des actes ayant fait la preuve de leur efficacité ne soient pas remboursés. » Une efficacité qui en matière de réhabilitation respiratoire « n’est plus discutée ! » « Nous n’avons pas fait assez de bruit », ont conclu les représentants de malades BPCO tout comme les médecins pneumologues présents. « Nous allons y remédier » Un rendez-vous a été demandé au directeur de l’UNCAM pour soulever à nouveau le sujet mais aucune date n’a été proposée jusqu’à ce jour.
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Source : La Gazette du LaboratoirePartagez sur les réseaux sociaux
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