Génétique du paludisme, un mystère enfin résolu Des chercheurs en Biologie et en informatique de l'Université Simon Fraser de Vancouver (SFU) ont commencé à assembler un puzzle qui pourrait aider les scientifiques et les médecins à sauver des millions de vies humaines chaque année, comme par exemple celles d'enfants de pays en développement d'Afrique infectés par certaines formes particulières de malaria véhiculées par les moustiques. Jack Chen et Christian Frech, deux biologistes moléculaires de SFU, ont démêlé des indices génétiques pour comprendre pourquoi deux espèces particulières de malaria sont à la base de tous les décès liés à la malaria et de 90% des infections humaines. Ils ont analysé les génomes des deux parasites de malaria les plus mortels pour les humains (Plasmodium Falciparum et Plasmodium Vivax, ainsi que le génome d'un parasite infectant à la fois les singes et les humains (Plasmodium Knowlesi) et le génome de trois autres parasites infectant uniquement les rongeurs. Chen et Frech se sont appuyés sur des programmes de bioinformatique développés avec d'autres collègues de l'université. Ils ont isolé 44 gènes "uniques" car non partagés entre les espèces. Seize d'entre eux ont été identifiés exclusivement sur les parasites infectant les primates (humains et singes) et non les rongeurs. Trois parmi ces 16 aident à produire de la vitamine B1 (essentielle à la survie de tout organisme) et ne dépendent pas de l'absorption de B1 provenant de leur hôte. "La raison pour laquelle certains parasites de la malaria humaine produisent leur propre vitamine B1 est une question très intéressante pour des recherches futures", dit Frech. Treize autres gènes isolés n'ont été identifiés que sur 2 parasites virulents dans l'infection humaine. "Certains de ces gènes sont spécialement actifs dans les étapes du développement du parasite à l'intérieur du moustique. Cela suggère que ceux-ci pourraient jouer un rôle important dans la transmission de la malaria du moustique à l'homme. La perte ou le gain d'un gène dans une espèce indique souvent les atouts et les faiblesses de celle-ci. Cela nous amène à penser que des gènes uniquement présents dans des parasites infectant l'homme (le plus mortel) sont liés au développement, à la transmission, et à la virulence de la maladie", dit Chen. Deux programmes bioinformatiques créés à SFU (OrthoCluster et genBlastG) ont été utilisés dans cette étude afin de comparer les génomes de 6 parasites de malaria. Le point fort de la recherche est une plate-forme haute résolution pour l'analyse comparative génomique. "Jusqu'à maintenant, les chercheurs ne disposaient pas d'un niveau de résolution nécessaire pour aller identifier des génomes d'espèces apparentées. S'il s'avère que les gènes que nous avons isolés gouvernent la transmission à l'humain et entre humains, ils seront utiles de plusieurs manières. Par exemple, ils pourraient servir de cibles pour empêcher les parasites de passer d'un hôte à un autre dans le futur", dit Chen. Source : Site de Simon Fraser University- Canada http://www.sfu.ca/sfunews/stories/2012/unraveling-malarias-genetic-mysteries.html |
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