En 100 questions La génétique se livre

Samedi 23 Octobre 2010

En 100 questions La génétique se livre

Volontairement décalé, néanmoins très documenté et riche, voici un ouvrage dont la vocation est «d'offrir et d'expliquer le savoir [des généticiens] au plus grand nombre ». À mettre sans hésitation entre de nombreuses mains, car gui mieux gue Genopole peut parler de la génétique?

« AH C'EST DRÔLE ÇA! C'est quoi ce livre que tu lis ? », M’a dit ma fille en me voyant l'ouvrage à la main. À 5 ans, on se fie aux images, pas étonnant que cette couverture ait pu la frapper.

« Pourquoi les mules ne sont pas des mères poules ? » Je m'exécute, l'impatience des petits appelle à la réactivité. « Et alors, pourquoi ? » Voilà comment une matière aussi sérieuse que la génétique peut susciter l'intérêt, même des petits. Le livre m'a-t-il aidé à m'en sortir? Ah que oui !

Au-delà de cette question volontairement anecdotique, il permet réellement de (re)faire « un tour » de cette science moderne (le cheminement du gène à laprotéine a été découvert seulement au milieu des années 1960).

Avec ses 100 questions regroupées en sept chapitres - les clés théoriques, hérédité et évolution, médecine, OGM, animaux, environnement, société - le livre retrace, sans toutefois s'appesantir, l'histoire de la génétique (on y trouve l'incontournable moine botaniste Gregor Mendel, qui, en croisant dans son jardin des petits pois, dans les années 1850, déduit la loi de l'hérédité, et Watson et Crick, nobélisés pour la structure de l'ADN en double hélice, mais aussi tant d'autres), permet de revoir des notions théoriques, explique régulièrement les démarches expérimentales et aide à comprendre de nombreuses implications, notamment en agriculture et en médecine. 

On y découvre aussi beaucoup de chiffres : 2,17 m, c'est la longueur de l'ADN d'une cellule humaine, 200 le nombre de médicaments et vaccins issus des biotechnologies, 6 500 le décompte de maladies génétiques, 25 000-30 000 le nombre de gènes chez l'homme, etc. Responsabilités. Mais loin d'être paillasso-centrique, l'ouvrage fait aussi des détours par des considérations sur des enjeux de société et invite à une réflexion plus globale sur ses choix et responsabilités. Et de rappeler que l'homme partage 98,8 96 de son génome codant avec un chimpanzé, aide à relativiser... 

Marielle Mayo, auteurs habitués à partager des connaissances scientifiques avec le grand public, le livre est brillamment lié par la préface inspirée de Pierre Tambourin, directeur général de Genopole, qui a aussi dirigé l'ouvrage. Son découpage en questions permet une lecture linéaire, mais aussi un butinage guidé parla curiosité.

Voici donc un livre que l'on peut prescrire aux curieux, ceux qui veulent (re)voir les notions de génétique, aux profs à la recherche des exemples sympathiques et documentés... jusqu'à l'aîné (mais aussi le dernier ou celui du milieu) qui hésite encore entre la médecine et la recherche.

                                                                              ALEKSANDRA B0GDAN0VIC-GUILL0N

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